L’ancien président de l’Agglo de Château-Thierry, Étienne Haÿ, et plusieurs élus du territoire, souhaitent alerter la population sur les choix politiques qui seront présentés au Conseil communautaire, ce lundi 16 décembre.
Retrouvez ci-dessous l’ensemble des éléments de l’alerte.
« Un nouveau cap pour l’agglomération : des choix discutables et des hausses à répétition
En novembre, vous avez reçu le journal de l’agglo daté de septembre, mettant en avant le président de l’agglomération de la région de Château-Thierry et son annonce d’un « nouveau cap ». Nous jugeons essentiel d’éclairer la population sur ce virage et ses conséquences, car, derrière
les annonces, se cachent des décisions qui interrogent.
Certes, la situation impose des économies et des réorganisations, notamment face à l’inflation, la hausse des carburants, et la revalorisation des salaires. Mais la
méthode employée suscite de vives inquiétudes.
Prenons l’exemple de l’annulation du concert de rentrée : annoncée comme une économie de 30 000 €, elle a finalement coûté 10 000 €
en indemnisations aux artistes !
Une méthode peu transparente
Une instance nommée « conférence des maires élargie aux conseillers communautaires » a été créée. Ce « conseil bis », organisé sans
public ni presse, oriente fortement les débats. Aucun document préparatoire n’est transmis aux élus, les analyses de fond sont absentes,
et les propositions sont présentées sous forme de QCM limitant toute réflexion approfondie.
Ainsi, lors de la prochaine réunion, le président présentera une série de hausses tarifaires importantes, justifiées par une volonté de rendre
les services publics « rentables » :
• Services d’aide à domicile : augmentation de 20 % pour certains usagers, fragilisant les personnes âgées et isolées.
• Portage de repas : hausse de 3 € par jour pour les revenus modestes, soit +75 %.
• École de musique et Citélium : tarifs multipliés par trois, voire davantage, pour certains habitants.
• Dotation de solidarité : suppression des aides versées aux communes en difficulté.
• Transport public ( Fablio) : augmentation de la gamme tarifaire passage de 1,10 € à 1,50 €
Ces augmentations touchent des secteurs cruciaux, pénalisant les habitants déjà fragilisés, tout en abandonnant des politiques essentielles comme la transition
écologique.
Des engagements remis en question
La promesse d’équité tarifaire entre les habitants de l’agglomération est également abandonnée. Par exemple, pour l’assainissement,
au lieu de voir leurs factures baisser, certains usagers verront leurs tarifs augmenter de 8 % en 2025, pour financer de nouveaux investissements. Une décision
injuste, en contradiction avec les engagements initiaux.
Le transfert de l’école de musique : un choix à débattre
Le premier grand débat a porté sur le transfert de l’école de musique de Château-Thierry à l’agglomération. Cette opération, déficitaire
de plus de 800 000 €, permettra certes d’alléger le budget communal de 400 000 € à terme, mais augmentera d’autant le déficit de l’agglo.
N’aurait-il pas été préférable d’analyser ce déficit et d’envisager des solutions pour le résorber avant d’envisager ce transfert ?
Une nouvelle taxe et des choix discutables
Le conseil communautaire doit également voter une nouvelle taxe GEMAPI, destinée à collecter 170 000 € d’ici 2026. Or, ces fonds
ne financeront pas de travaux concrets, laissant les sinistrés dans l’attente de solutions tangibles.
Réduction de la masse salariale : un plan social déguisé ?
Le président propose une baisse de 5 % des charges de personnel, ce qui équivaudrait à 20 suppressions de postes qui impacteront
les services aux personnes, particulièrement auprès des publics les plus vulnérables.
Ces départs et les difficultés de recrutement pèseront sur les contribuables, alors même que les fractures sociales et territoriales s’aggravent.
Les conséquences pour les habitants
Toutes ces décisions s’additionnent : hausses de tarifs, nouvelles taxes, baisse de services. Pour certains foyers, cela représentera
des centaines d’euros supplémentaires par an.
Ces choix traduisent une tendance politique regrettable : il est plus facile d’augmenter les impôts et les tarifs, en faisant payer les citoyens,
que de mener une politique rationnelle et rigoureuse de réduction des dépenses.
Le « nouveau cap » annoncé semble surtout être celui des hausses, et ce sont les usagers et contribuables qui en font les frais. »
DB
Crédits photos : Axomois Production /BL
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