Agglo de Château-Thierry. Étienne Haÿ retire sa délégation à Sébastien Eugène

Jeudi 29 février, le président Étienne Haÿ a pris la décision de retirer sa délégation développement économique, qu’il avait confiée à l’été 2020, à Sébastien Eugène vice-président. Une décision qui fait suite à des remises en cause et de fausses polémiques trop nombreuses, quasiment perma-nentes de la part de Sébastien Eugène autour de la politique portée par le président et les élus communautaires.

 

 

Une vision politique opposée

 

Depuis plusieurs mois, Sébastien Eugène ne cesse de critiquer, dénigrer et remettre en question les choix pris par l’équipe commu-nautaire dont il fait lui-même partie.

Quand l’agglomération investit dans des politiques territoriales et sociales justes, il déplore le manque d’investissements d’équipements visibles. Quand l’agglomération cherche un développement équilibré du territoire en faveur de sa ville-centre, ses bourgs centres

et villages centres, il réclame un développement pour Château-Thierry uniquement. Quand l’agglomération travaille et coconstruit avec le territoire, ses communes, ses entrepreneurs, ses agriculteurs, ses associations, il veut imposer ses choix seul. Quand l’agglomération investit dans la valorisation de ce qu’elle est, il déplore une propagande. La vision intercommunale est vraisemblablement mal comprise par le premier magistrat de la ville-centre.

Dans le cadre de la délégation développement économique, il a fait publiquement part de ses choix, à l’opposé des grandes lignes posées par le président : sur l’échangeur autoroutier du Tardenois, sur l’installation de la pépinière d’entreprises, sur la revitalisation économique du centre-ville de Château-Thierry. L’agglo a choisi d’investir dans les savoir-faire locaux, l’accès à une alimentation de qualité, les productions locales, et de valoriser sa singularité. Sébastien Eugène porte quant à lui des projets de grandes enseignes qui banalisent notre territoire en encourageant l’installation de 3 restaurants de fast food et 2 boulangeries industrielles supplémentaires en moins d’un an. Une situation qui fait presque sourire quand on retrace le début de mandat et son opposition à l’installation d’un restaurant dans la zone du parc Citelium.

 

Le mépris de la démocratie locale

 

Ces prises de position ne se limitent pas à des échanges, nécessaires, au sein des instances communautaires. Régulièrement, Sébastien Eugène a fait le choix d’attaquer la Communauté publiquement : il suffit de relire les discours qu’il a prononcés lors des deux dernières cérémonies de vœux de la commune de Château-Thierry ou de visiter sa page Facebook pour le constater. Récemment, il a choisi

de lancer un débat « démocratique » sur la hausse de la fiscalité communautaire sur les réseaux sociaux avant même que cette option n’ait été envisagée par les premiers concernés : les élus communautaires.

Un débat auquel on ne peut pas participer, si on ne va pas dans son sens, se retrouvant avec des commentaires supprimés et exclu

de sa page dans la foulée. Cette façon de porter à la connaissance des contribuables et des habitants la problématique financière

de la communauté n’est pas à la hauteur ni de l’enjeu, ni du territoire. Cela pose la question du respect de la communauté et de ses instances, d’un collectif et de la démocratie locale.

 

Une confiance élimée

 

Ces postures et attaques publiques pèsent sur le climat général du territoire. À commencer par les élus communautaires, las de débats stériles ou déjà tranchés en bureau. Elles sèment le trouble auprès de la population et acteurs du territoire qui ne comprennent plus quelles sont les grandes orientations de la communauté. Cette attitude de défiance et de remise en cause de la gestion communautaire porte aujourd’hui atteinte au bon fonctionnement des projets communautaires.

Lorsqu’un président confie une délégation à un vice-président, c’est pour qu’il porte le projet politique sur lequel il a été élu. Ce principe vaut pour un maire avec un adjoint. A plusieurs reprises, Étienne Haÿ a recadré la relation de Sébastien Eugène à la communauté. Depuis le début du mandat Sébastien Eugène a fait le choix -et c’est son droit- d’être dans l’opposition.

Mais on ne peut pas être dans l’exécutif et dans l’opposition. À ce titre, il aurait dû proposer au président Étienne Haÿ sa démission depuis longtemps. Malheureusement, il a préféré rester à cette place et ainsi nuire au bon fonctionnement de l’agglo. Lui retirer

sa délégation le met officiellement à la place qu’il a choisi de prendre.

 

Une décision comprise

 

Pour autant, il n’est jamais agréable de devoir en arriver au retrait d’une délégation : c’est un acte que d’autres ont fait par le passé,

à commencer par Sébastien Eugène lui-même au sein de son conseil. De nombreux élus ont fait part de leur soulagement à la suite

de cette décision. Des acteurs du territoire également. Le président Étienne Haÿ reprend donc le suivi et l’animation du développement économique sur le territoire.

Cette décision ne doit pas être mal interprétée : il ne s’agit ni d’une sanction, ni d’une déclaration de guerre à l’égard de la commune-centre, de ses habitants ou de ses élus. Sébastien Eugène et les élus communautaires castels continueront à représenter la commune de Château-Thierry, comme c’est le cas depuis 2017. Cela n’empêchera pas la communauté de poursuivre ses projets structurants

en faveur des castels comme la nouvelle crèche, projet prioritaire du mandat. D’ailleurs, le maire de Fère-en-Tardenois, deuxième commune de l’agglomération, ne siège pas au bureau communautaire, ni même au conseil de l’agglomération et cela n’a pas empêché la Communauté de mener de grands projets ces dernières années avec lui, dans sa commune. Il en sera de même pour Château-Thierry comme tous les maires qui sont dans cette situation (le bureau n’est pas composé de 87 maires).

Le président Étienne Haÿ tient à faire vivre le débat et la démocratie au sein des instances communautaires, la voix de Château-Thierry et celle des 87 communes seront toujours présentes au sein de l’amphithéâtre.

CARCT