Mis à jour le 15/11/2023 à 22h00
Près de 150 personnes ! Élus du territoire mais pas que, à l’instar du maire de Montmirail dans la Marne Étienne Dhuicq, habitants du Sud de l'Aisne, praticiens et personnel de santé de Jeanne de Navarre : Il y avait foule mardi soir 14 novembre
à la ferme du Ru Chailly, siège du PETR-UCCSA, dans le cadre de la réunion publique sur la situation de l’hôpital de
Château-Thierry. Une réunion de deux heures... sans coupure.
Présent malgré semble-t-il des pressions contraires, courageux, la réunion était tout de même publique, Éric Lagardère, directeur
par intérim de l’hôpital de Château-Thierry et également directeur de l’hôpital de Soissons « depuis longtemps », les deux structures
du GHT (Groupement Hospitalier de Territoire), a explicité, PowerPoint à l’appui, la situation de l’établissement de
santé.
Juriste, ayant fait l’École de Santé Publique et « adorant les médecins », Éric Lagardère qui venait pour la seconde fois à Château-Thierry a,
en introduction, mis les points sur les i et les barres aux t : « Ce qui m’intéresse, c’est de vous donner de l’information et non pas comme
je l’ai lu dans la presse, de venir me montrer. C’est de vous apporter une information parce ce que vous y avez droit en tant que citoyen,
en tant que patient. Je ne veux pas vous donner des scoops, du spectacle, ou me justifier, encore moins me justifier parce ce que je sens
les passions et les questions, mais je veux faire de la pédagogie, rassurer et vous
informer ».
Activité
- Une activité d’hospitalisation qui redémarre bien (+3% en septembre 2023 par rapport à 2022), 11 000 séjours hors séances
- Séances (chimiothérapie) en hausse
- Soins externes (légère baisse)
- Urgences + 2% (25 000 passages à fin septembre)
- Accouchements : 400 à fin septembre
Offre de soins : Projet Régional de Santé (PRS) du 27 octobre 2023
Implantation de :
- Médecine
- Chirurgie adulte
- Chirurgie pédiatrique
- Maternité de niveau 1
- Service d’accueil des urgences
- SMUR
- Réanimation + Unité de soins intensifs (USIP)
- Unité de soins intensifs cardiologiques (USIC)
- Rythmologie de niveau A
- Chirurgie oncologique urologique de niveau A4
- Chirurgie oncologique indifférenciée de niveau A7
- Traitements médicamenteux systématiques du cancer (TMSC chez l’adulte, hors chimiothérapies intensives)
- Radiologie interventionnelle : mention A
- Équipements d’imagerie en coupe
Travaux
Schéma Directeur Architectural :
- Remise des offres CCAEM (Conception, Construction, Aménagement, Entretien et Maintenance) : fin décembre 2023
- Analyse des offres : 2 mois
- Commission de choix : 1er trimestre 2024
- Notification Études et permis de construire : 2024
Désenfumage :
- Choix de l’équipe projet : 04 octobre 2023
- Schéma directeur Mise en sécurité incendie : février 2024
- Début des travaux : Novembre 2024 (informations données en conseil de surveillance du17 octobre 2023)
Parking :
- Recherche en cours d’un ATMO (Assistant Technique à Maitrise d’Ouvrage) pour 300 places opérationnelles avant travaux (+250 créations nettes)
Gestion des médecins
Départs :
- Des départs en gynécologie obstétrique dans le cadre de faux intérimaires à temps partiel qui n’ont pas souhaité rester avec les contrôles de la loi Rist, mais arrivée d’un PHC (Praticien Hospitalier Contractuel) le Docteur Ayoubi.
- OPH : 3 inscriptions à l’Ordre avec un départ, un départ différé et une réduction de temps de travail
- Spécialités médicales (Hépato-Gastro-Entérologie + cardiologie) lié à des problématiques personnelles
- 1 gériatre
- Urgences : 0.6 ETP sur 2 personnes
- Pédiatrie : Fin de venue de PH (Praticien hospitalier) du CHU de Reims
Situation budgétaire et financière
- Un déficit structurel qui perdure
-
Une meilleure maitrise des charges et une dynamique d’activité qui ne se traduit pas intégralement dans
les recettes (évolution du Case-mix)
- Une amélioration de la trajectoire budgétaire (maitrise de la masse salariale structurelle)
-
Des contraintes de trésorerie, dette fournisseurs et sociale de 12 millions d’euros
- Amélioration du délai de paiement fournisseurs : 100 jours
Gouvernance et dialogue social
-
Des instances qui se réunissent régulièrement : conseil de surveillance, directoire, CME (Commission
Médicale d’Établissement), CSE (Comité Social d’Établissement), CSIRMT (Commission des Soins Infirmiers, de Rééducation et Médico-Technique)
- Des ordres du jour adaptés aux problématiques de l’hôpital (projet médical, projet stratégique (PMP), consultations avancées et études de supports juridiques mobilisables pour motiver les médecins, désenfumage, Schéma Directeur Immobilier, certification HAS (Haute Autorité de Santé), suivi de l’activité et des budgets)
-
Un dialogue social franc et ouvert avec des rencontres périodiques
-
Les perspectives d’un début de contractualisation interne sur les maquettes organisationnelles pour les
effectifs soignants et sur le dimensionnement des équipes médicales
Pour faire simple, il ressort :
- L’activité de l’hôpital Jeanne de Navarre de Château-Thierry est « plutôt forte ».
- Accouchements : « On peut penser que dans l’année on sera à 600 ».
- Offres de soins : « L’ARS Hauts-de-France a validé le Plan régional de santé dont les élus ont eu connaissance. Sur notre hôpital, l’implantation a été confortée. L’hôpital a de l’activité et il est conforté ».
- Travaux : « Nous avons la chance d’avoir eu dans le Ségur de la santé une aide de 35 millions d’euros qui est fléchée. On ne peut pas la mettre autre part, sinon on est sanctionné. Dans le projet, il y a une extension, puis une réhabilitation des anciens bâtiments en fonction des espaces libérés et de l’activité. Coup de pioche, tout début 2025. 2 ans plus tard, livraison du bâtiment fonctionnel. On est plutôt content. On a pas mal trimé et en plus il est financé. C’est une belle victoire ».
- Désenfumage : « Dès novembre 2024, on aura un plan pluriannuel, un financement établi et un programme de mise en sécurité du bâtiment qui date de 1983. Il a 40 ans. C’est le bel âge. Mais pour les bâtiments comme pour les hommes, il y a parfois quelques révisions ».
- Situation financière : « Un peu délicate mais il y a pire dans la vie. Les recettes sont inférieures à nos dépenses courantes. Mais on maitrise mieux les charges. Il y a une dynamique d’activité évidente et on peut penser qu’avec l’évolution du mode de financement des hôpitaux, celui qui a l’activité va finir par avoir les recettes. C’est quand même éthique et finira par pouvoir payer toutes ces charges. Ça va un peu mieux. Le malade est convalescent. Mais il y a encore beaucoup de paramètres à surveiller. L’État est derrière dans cette période conjoncturelle. ».
- Gouvernance et dialogue social : « Les instances fonctionnent bien. Le dialogue social est franc ».
Du coup, après l’intervention d’Éric Lagardère, les participants ont tous compris qu’il n’y aura pas de fermeture d’hôpital et pas
de fermeture de plateau technique.
Après le départ de l’ « intérimaire » comme se définit Éric Lagardère, la tension est montée dans la salle lorsque le maire
de Château-Thierry Sébastien Eugène a fustigé une association (« Ma santé j’y tiens, mon hôpital, mon bassin de vie je soutiens » ndlr) et ses
« fausses informations » diffusées à la population du territoire.
Moult intervenants ont alors souhaité commenter, chacun à leur façon, la démarche de ladite association pour la défense de l’hôpital Sud-Axonais, comme l’ancien député de l’Aisne Jacques Krabal, des praticiens hospitaliers, des représentants du syndicat CFDT Santé Sociaux de l’hôpital de Château-Thierry, une adhérente de ladite association, les conseillers municipaux Castels Natacha Tholon et Jean-François Bouteleux ou encore le conseiller régional Hauts-de-France Dominique Moyse qui clôt la réunion en déclarant : « Il faut laisser l'hôpital travailler, les professionnels travailler et les personnels travailler dans un climat de confiance ».
DB
Crédit photos : Axomois Production
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