Mis à jour le 22 mai 2023 à 10h25
Après vingt ans d’attente, le chantier de la nouvelle caserne des sapeurs-pompiers de Saint-Eugène, entre Crézancy et Condé-en-Brie, démarre lundi 22 mai. La construction devrait être livrée à la fin de cette année.
L’annonce a été faite ce samedi 20 mai en fin d’après-midi par le maire du bourg Michaël Peugniez, lors de la journée Portes ouvertes
du Centre de Première Intervention dirigé par le Lieutenant Pascal Le Cornec.
Ce projet d’environ 1 million d’euros TTC qui va voir le jour grâce à la pugnacité habituelle de la Conseillère départementale de l’Aisne et maire de Jaulgonne Anne Maricot, est financé par l’État à travers la DETR (dotation d’équipement des territoires ruraux), le SDIS (service départemental d’incendie et de secours) de l’Aisne et également la commune de Saint-Eugène à hauteur pour sa part de 100 000 euros environ.
Les impôts des administrés ne seront pas impactés par cette nouvelle construction qui restera la propriété de la commune Sud-Axonaise quoi qu'il arrive.
Un projet qui voyage de cartons en cartons
Les sapeurs-pompiers de Saint-Eugène attendent un outil de travail digne de ce nom avec une certaine impatience, voire une impa-tience certaine, depuis donc de très nombreuses années. Michaël Peugniez a d’ailleurs remercié l’ensemble du personnel pour leur patience. Le projet de construction d'une nouvelle caserne à Saint-Eugène a tout abord transité par le SDIS de l’Aisne pendant une bonne dizaine d’années, puis par la Communauté d’Agglomération de la région de Château-Thierry pendant cinq ans.
« Au bout des cinq ans, l’Agglo de Château-Thierry n’a pas voulu porter le projet pour des raisons que nous n’évoquerons pas ici, précise le maire Michaël Peugniez. Il nous a été demandé alors de prendre en charge le projet au niveau communal. »
L’État participe à la construction de la caserne à hauteur de 520 000 euros. « C’est énorme, lance le maire du bourg remerciant au passage les représentants de l'État, en l’occurrence le préfet de l’Aisne et la sous-préfète de Château-Thierry. Généralement, les casernes ne sont pas subventionnées. Je remercie le SDIS qui va mettre 130 000 euros. La commune va mettre environ 100 000 euros, sans augmentation des impôts. Je tiens à remercier la population de Saint-Eugène qui va subir quelques petits désagréments au cours des six mois qui viennent avec le passage de camions et les nuisances sonores liées au chantier ».
« Qu’est-ce-que cela t’amène de garder la caserne ? »
Michaël Peugniez a évoqué le maintien de la caserne de secours à Saint-Eugène : « Qu’est-ce que cela t’amène de garder la caserne ?
J’ai souvent entendu cela autour de moi. La solution était, il faut le dire honnêtement, si Saint-Eugène ne se bat pas pour sa caserne, Condé-en-Brie sera prêt à se battre pour la prendre. Même si ils disent que non. Mais ils seront prêts à la prendre. Crézancy, je ne sais pas, mais plutôt Condé-en-Brie.
Qu’est-ce qui va rester à Saint-Eugène ? Notre caserne, c’est quand même quelque chose. Cela permet de nous identifier. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans l’Agglomération de Château-Thierry avec ses 87 communes. Saint Eugène c’est 240 habitants. C’est zéro. Ça ne compte pas. Ça n’existe pas. Si demain, nous n’avons plus de CPI, plus d’école, nous n’existons plus. Nous ne sommes plus qu’un point.
Je pense que c’est important pour la population de garder le centre de secours à Saint-Eugène. Il est situé au centre du secteur Condé-en-Brie / Crézancy. C’est beaucoup mieux pour décaler. Cela est notre avis. Cela permet ensuite de garder, un peu, un point d’existence. Tout le monde ne peut pas être d’accord avec cette réflexion, mais c’est la réflexion du conseil municipal et non pas uniquement celle
du maire. La décision a été votée à l’unanimité. J’en suis satisfait et je remercie d’ailleurs le conseil municipal
».
Le deal
Chef du CPI de Saint-Eugène, le Lieutenant Pascal Le Cornec, qui est arrivé à la caserne en 1995, a jeté un œil dans le rétroviseur :
« Le bâtiment actuel a été offert par un entrepreneur. Ce dernier a juste sollicité de la main d’œuvre auprès des Petits Boulots de la communauté de communes de Condé-en-Brie. À l’époque, le conseil municipal de Saint-Eugène se battait déjà pour ses pompiers.
En 1998, une extension a été réalisée pour accueillir des sanitaires et la baie d’alerte qui permet de prévenir les sapeurs-pompiers. En 1999,
une école de jeunes sapeurs-pompiers a été ouverte à Saint-Eugène. Elle a dû fermer en 2003 à la suite du passage des fortes précipitations qui ont détérioré le local prêté par la mairie.
L’objectif aujourd’hui, c’est d’avoir des écoles de pompiers dans toutes les casernes, car c’est comme cela que l’on réussira à garder des pompiers. À un moment donné, on m’a demandé de rouvrir une école de JSP. J’y suis favorable, mais je n’ai pas les locaux. Nous allons donc faire d’une pierre deux coups. Nous allons avoir une nouvelle caserne, je tiens à remercier Anne Maricot pour son travail, et ouvrir une école de pompiers
en mars 2024.
D’autre part, le SDIS valide le projet de construction de la nouvelle caserne sous certaines conditions. Il faut que je recrute du personnel,
que je travaille en étroite collaboration avec la caserne de Château-Thierry et son chef Pierre Desmettre, ce que je fais déjà, et que je sois prêt
à intervenir en dehors de notre secteur, comme notamment sur Dormans dans la Marne ».
Le nouveau bâtiment des sapeurs-pompiers de Saint-Eugène comprendra d’une part, des vestiaires pouvant accueillir seize femmes et vingt hommes, soit un total de trente-six pompiers volontaires et d’autre part, une salle de formation qui permettra de recevoir les personnels des casernes voisines.
Travailler ensemble
Pour Pierre Desmettre, le nouveau chef du centre de secours principal de Château-Thierry, « il faut mettre en avant ce futur beau projet
qui va arriver, mais ce qui est important, c’est de mettre en place de la communication et au-delà de la communication, c’est travailler ensemble. Travailler ensemble sur différents sujets comme celui de la formation. Faire tourner la formation sur l’ensemble de nos centres de secours.
Il y a dix centres de secours sur le secteur de commandement. Il faut bien analyser les besoins des centres avant de dimensionner les stages. Nous aurons l’occasion de discuter de toute problématique rencontrée. On avance plus vite tout seul, mais nous allons plus loin à plusieurs.
On ne peut pas travailler les uns sans les autres. Nous sommes pompiers du département. Il faut aller vers une harmonisation des pratiques et une nouvelle harmonisation des interventions.
Ce centre va nous faire beaucoup de bien. C’est évident. Les petites graines vont être replantées à nouveau avec la section des Jeunes Sapeurs-Pompiers. Il n’y a pas beaucoup d’habitants ici mais avec l’école, ce centre va se développer.
Le chef de centre de Château-Thierry sera toujours à l’écoute. Mais il y a également le chef de groupement et le directeur départemental.
Nous allons vers une organisation plus harmonisée. Il y aura les pratiques, mais nous allons nous parler, nous allons essayer de mieux fonctionner ».
Le Centre de Première Intervention de Saint-Eugène
- Chef de centre : Lieutenant Pascal Le Cornec ;
- Effectif : 12 hommes et 2 femmes ;
- 13 communes protégées en premier appel. Le CPI intervient sur tout le secteur de Château-Thierry en second appel ;
- 3 véhicules à disposition : 1 véhicule de secours et d’assistance aux victimes appelé communément « ambulance », 1 véhicule équipé incendie et 1 véhicule léger chef de centre / chef de groupe ;
- 230 interventions environ par an.
DB
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