Un feu de cheminée s’est déclaré ce jeudi 24 novembre en fin d’après-midi à La Chapelle-Monthodon commune de Vallées-en-Champagne. C’est un passant qui a appelé les secours en l’absence des propriétaires de la maison d’habitation.
Les sapeurs-pompiers du Centre de secours de Château-Thierry (à 22km) sont arrivés sur les lieux 37 minutes après l’alerte.
« Nous avons un camion, pas une voiture. » confie l’un des sapeurs-pompiers de la caserne Castelle.
Deux casernes sont pourtant implantées non loin de La Chapelle-Monthodon : Le CPI (Centre de première intervention) de Saint-Eugène (à 9,1km) et le CS (Centre de secours) de Trélou-sur-Marne (à 9,1km). Le personnel de ces deux casernes était sans doute indisponible ou déjà sollicité pour une intervention.
Une troisième caserne est située ENCORE plus près que les deux précédentes. Il s'agit du Centre de secours de Dormans (à 6,8km)
dans le département voisin de la Marne. Sauf qu’il est effectivement dans la Marne et non dans l'Aisne et que le personnel est
en outre composé exclusivement de sapeurs-pompiers volontaires exerçant donc par ailleurs un métier.
La rédaction a sollicité le Président du Conseil départemental de la Marne Christian Bruyen sur une éventuelle convention inter-départementale d’assistance opérationnelle ayant pour but de fixer les conditions d'assistance mutuelle entre les SDIS de la Marne
et de l’Aisne.
Ce qui disait le Président Bruyen fin décembre 2019 à la suite de l'important incendie de bâtiments à La Chapelle-Monthodon :
« Chaque SDIS décide de ses propres modalités de gestion opérationnelle. Aussi, la gestion installée dans l’Aisne peut différer quelque peu
de celle installée dans la Marne. Pour ce qui concerne la Marne, régulièrement et compte tenu de la fragilité du volontariat dans certains secteurs et sur certaines tranches horaires, le SDIS de la Marne doit et donc comme l’Aisne à priori, engager en cas d’indisponibilité de l’un
de ses centres, des moyens provenant de centres plus éloignés (couverture dite en deuxième appel).
Les centres choisis pour compléter ou se substituer aux premiers, bénéficient généralement de garde postée, souvent professionnalisée.
Dès lors, les délais d’arrivée sur les lieux des moyens se voient améliorés (départ immédiat en raison de la présence effective des sapeurs-pompiers en caserne à contrario d’un centre en astreinte). En cas de difficulté dans un centre, remobiliser un centre composé exclusivement
de personnel volontaire, même s’il apparait en proximité, peut être de nature à allonger les délais opérationnels.
Dans le cas d’espèce, l’Aisne choisit à priori d’engager en deuxième appel Château-Thierry, centre doté d’une garde postée, au lieu de contacter
le SDIS 51 pour un départ de Dormans (centre qui par ailleurs sur certaines tranches horaires n’est vraiment pas épargné
par les fragilités évoquées plus haut).
En ce qui concerne le soutien entre département, le SDIS de la Marne a signé depuis 2011 une convention interdépartementale d’assistance mutuelle avec l’Aisne. A ce titre le SDIS 51 assure la couverture en première intention de quelques communes axonaises (1), en raison de la plus grande proximité de nos centres de secours et pour faire fi des limites administratives. La commune citée dans l’article ne figure pas parmi
les communes défendues par la Marne.
Le SDIS 02 en assure donc l’entière couverture, en premier et en second appel. Et encore une fois, du fait de la grande fragilité du centre
de secours de Dormans, je pense que ce choix s’explique, qu’il s’est avéré, jusqu’à maintenant, pertinent.
Conscient du bienfondé de mobiliser tout de même les centres en proximité (motivation, arrivée sur les lieux rapide même si incomplète),
le SDIS de la Marne a inscrit une recommandation importante dans son SDACR (schéma d’analyse et de couverture des risques) à ce sujet.
Ainsi, nous nous rapprocherons de tous nos voisins afin de mentionner dans nos conventions interdépartementales, les modalités de couverture en second appel des communes limitrophes. »
(1) Les communes axonaises de Longueval-Barbonval et Perles, commune nouvelle des Septvallons, Blanzy-lès-Fismes, Mont-Saint-Martin, Saint-Thibault et Ville-Savoye sont protégées par la caserne de Fismes, dans le département de la Marne.
Des délais d'intervention élastiques
Chaque année, la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises diffuse un rapport sur « Les statistiques des services d’incendie et de secours ».
Les services d’incendie et de secours de l’Aisne sont classés en catégorie B (population du département supérieure ou égale à 400 000 habitants et inférieure à 900 000 habitants).
Les statistiques pour l’année 2021 concernant :
- Le traitement de l’alerte : Non fourni
- L’intervention sur zone : 17 min 6 s
- L’intervention sur zone incendie : 18 min 15 s
- L’intervention sur zone secours à personnes + accident de la circulation : 16 min 2 s
Les services d’incendie et de secours de la Marne sont également classés en catégorie B.
Les statistiques pour l’année 2021 concernant :
-
Le traitement de l’alerte : 3 min 26 s
- L’intervention sur zone : 11 min 3 s
- L’intervention sur zone incendie : 13 min 52 s
-
L’intervention sur zone secours à personnes + accident de la circulation : 10 min 37 s
On trouve également dans le rapport le délai moyen entre la prise d’appel et l’arrivée des tous premiers soldats du feu.
-
12 min 28 s pour tout type d’intervention
-
11 min 58 s pour les secours à victime ou les accidents de circulation
- 15 min 31 s pour les interventions incendies
2 824 interventions par jour, soit 1 intervention toutes les 6,7 secondes
En 2021, les 252 700 sapeurs-pompiers dont 78% sont des volontaires ont réalisé plus de
4,7 millions d'interventions dont 81% de secours à victime.
DB
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Latour (vendredi, 25 novembre 2022 12:18)
Pas sûr qu'en cas de soucis les gendarmes mettraient moins longtemps, même "en voiture"
axomois (vendredi, 25 novembre 2022 12:35)
Bonjour Latour. Ah si quand même. À bord de leur Alpine A310, ils feraient "péter" les chronos...