Étienne Haÿ est candidat à sa succession à la tête de la Communauté d’Agglomération
de la région de Château-Thierry (CARCT), dont le renouvellement est prévu le 11 juillet prochain. L’actuel président a adressé un courrier aux élus de l'Agglo.
« Mesdames, Messieurs, Chers collègues,
En janvier 2017, la Communauté d’agglomération de la région de Château-Thierry est née de la fusion des communautés de communes
de Château-Thierry, Condé-en-Brie, Fère-en-Tardenois et Neuilly-Saint-Front, pour partie. J’ai eu l’honneur d’en exercer la présidence.
Une mission que j’ai appréhendée avec humilité et convictions. Celles de faire de notre territoire une ruralité vivante et dynamique.
J’ai pris beaucoup de plaisir à présider cette belle collectivité depuis trois ans et demi avec une équipe soudée, notre bureau communautaire,
qui s’est investie pour le territoire, ses projets et ses habitants et je serais heureux de poursuivre ces actions avec vous, anciens et nouveaux élus à l'Agglo.
A quelques semaines de l’installation de notre futur conseil communautaire, j’ai l’honneur et le plaisir de vous présenter
ma candidature au poste de président.
Voilà la feuille de route que je vous propose pour notre future mandature. J'aime à la résumer par cette phrase « prenons notre avenir
en main ».
Dans le respect des instances et des élus
J’ai toujours veillé à ce que les idées émergent en commission, avec les élus municipaux et communautaires. Veillé à ce que les débats soient riches, en conférence des maires, en bureau et jusqu'en conseil communautaires. Les idées, les débats n’ont lieu que dans ces instances pour construire nos décisions collectives.
Le pacte de fusion voulu et signé par les quatre présidents historiques, Michèle Fuselier, Marie-Odile Larcher, Danièle Servas-Leneveu et
Éric Mangin a été mené à son terme, tous les engagements ont été tenus et nos compétences sont maintenant harmonisées à l’échelle
du territoire.
Dans le même temps, la qualité de notre travail a été reconnue et nous avons obtenu pour de nombreux projets des labellisations
nationales : projet emblématique de l’Hôtel-Dieu par la mission Bern, labellisation territoires d’industrie, expérimentation 100% Éducation Artistique et Culturelle, installation d’une antenne du Conservatoire National des Arts et Métiers, opération cœur de ville, installation
d’une antenne du ministère des finances…
Forte de ces succès et de sa maturité, notre collectivité a pu se lancer en 2019 dans l'élaboration du projet de territoire
« Destination 2030 ».
Ce projet, voté à l’unanimité, et co-construit avec la contribution de 4000 participants : élus, acteurs économiques et associatifs, institutions voisines et habitants, nous a permis d'envisager un cap pour les 10 prochaines années.
Ce n’est pas la voix d’une équipe, mais celle d’un territoire.
Le temps de sa mise en œuvre arrive maintenant avec l'entrée dans cette nouvelle mandature. Cette base de travail guidera en grande partie nos choix à venir.
Après des mois de mobilisation sociale dans nos territoires ruraux, peu habitués à la revendication, les enjeux ne sont jamais apparus
aussi forts. De plus, la crise sanitaire que nous venons de vivre et les crises économique et sociale à venir nous contraignent déjà à adapter
nos projets. L’intercommunalité se retrouve en première ligne tout en étant un acteur de second plan pour les habitants qui connaissent
mal notre rôle. Et c’est justement parce que nous entrons dans une période d’incertitudes qu’il est indispensable de garder de la sérénité et
de la capacité d’agir collectivement.
Nous sentons partout autour de nous une aspiration à relocaliser les sujets : notre alimentation, notre industrie, nos productions énergétiques.
Il y a une demande de retrouver du collectif, de l’entraide, de l’échange. Et c’est dans nos territoires, dans nos communes rurales et dans nos bourgs centre que cela est possible.
En instaurant une culture participative, une culture du compromis
Nous devons être acteurs de nos développements, avec nos habitants et pouvoir échanger, discuter pour mieux adapter nos décisions ;
pour que le rapport entre citoyens et élus se réinvente au profit du territoire. Nous devons construire nos propres projets pour qu’ils soient
plus créatifs, plus intelligents, plus responsabilisants et gratifiants pour un territoire vivant, en phase avec ses habitants.
Ce dialogue doit aussi rester présent dans nos rapports internes. Issus des communes, les élus communautaires sont avant tout des maires,
tout comme moi. Nous avons tous eu ces dernières années le sentiment que l’on nous privait de nos compétences. La loi NOTRe s’est appliquée, parfois avec fracas, pour nous déposséder. Nous sommes aussi devenus le réceptacle de la colère des citoyens, le bras armé
des services publics d’État. Un sentiment d'abandon s'est développé sur de nombreux sujets importants (santé, accès à la justice, fracture numérique, mobilité…) qui sont pourtant les rouages vitaux de notre démocratie.
Rapproprions-nous ces sujets ! Des valeurs fortes doivent nous permettre de fédérer nos énergies au plus près du terrain.
Dans cette logique, je souhaite renforcer la présence de l’agglo, par des conférences des maires décentralisées et des élus délégués
aux territoires qui veilleront au respect de notre équilibre territorial, au dialogue permanent et réciproque.
Par un travail en transversalité
Nos projets sont déjà travaillés en transversalité pour plus d’efficacité et de cohérence.
Par exemple le projet alimentaire de territoire est appréhendé aussi bien d’un point économique, environnemental, éducatif, nutritionnel,
que celui de la formation et de l’éducation.
Ils doivent dorénavant faire l’objet d’une concertation systématique.
Par exemple, le contrat de santé devra mettre l’ensemble des acteurs autour de la table : écoles, hôpital, médecine libérale, officines, maisons
de santé pluridisciplinaires, associations d’usagers, de malades, sportives, notre maison sport-santé…
Nous aurons aussi à écrire notre contrat de mobilité, notre contrat de transition écologique, notre plan de développement économique…
pour donner au territoire une vision claire et précise pour atteindre nos objectifs. Nous construirons ensemble pour partager avec
nos partenaires au PETR, au département, à la région et jusqu'à l’État.
Du plus petit bourg jusqu'à la ville centre…
L’agglo est la seule collectivité où toutes nos communes sont représentées. Notre collectivité a aussi un rôle d'amortisseur pour
ses communes. Au travers de ses compétences, elle les accompagne sans s'y substituer, en faisant fi des clivages politiciens, œuvrant
chaque jour à un service public local, plus fort au plus près des citoyens.
Transition écologique, mobilités, aménagement urbain, développement économique, tourisme, numérique seront au cœur des débats
à venir, pour construire un territoire vivant, à l’image de son histoire et de son destin. Affirmer la volonté du territoire, c’est être plus forts.
C’est renoncer au fatalisme et se mobiliser autour de choix collectifs.
Dans les semaines à venir, j'aurai plaisir à me rendre disponible pour échanger plus amplement avec vous sur ces différents sujets et
sur votre vision de notre collectivité.
Je vous prie de croire, Mesdames, Messieurs, chers collègues, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs. »
Étienne HAŸ
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Vaudé (vendredi, 26 juin 2020 09:00)
J'ai travaillé 3 ans et demi avec Etienne au bureau de l'agglomération j'étais et je suis au moins jusqu'au 11 juillet( jour d'élection) conseillère déléguée en charge des centres de loisirs.
Nous avons toujours travaillé dans l'écoute, le partage et le respect.
C'est pour ça que je lui renouvelle ma confiance et espère pouvoir continuer à travailler au plus près de l'exécutif
Réponse le 11 Juillet
Latour (vendredi, 26 juin 2020 12:54)
Dans la plupart des professions de foi, on trouve des buts difficiles à atteindre, avec des moyens et des méthodes éludés
Là, on a une liste de méthodes, mais ni moyens, ni buts, c'est du pur Krabal.
"On" nous a promis, en 2019, des "audits indépendants" - indépendants de qui? - sur les désaveux de la compétence "professionnelle" de certains élus de la Communauté d’Agglomérations par la Cours des Comptes Régionale, mais "on" ne nous a pas dit quand, alors, attend, on attend encore