Samedi 9 mai, le maire de Château-Thierry a publié un post sur Facebook mettant en cause
le fonctionnement de la Communauté d’agglomération de la région de Château-Thierry. Selon lui, un projet de restaurant au parc Citelium aurait été validé sans son accord, ni celui des instances communautaires.
Le président Étienne Haÿ souhaite apporter une réponse claire aux habitants et élus de nos 87 communes.
Sur le fond de la polémique : les élus de la Communauté d’agglomération souscrivent complètement aux propos du maire
de Château-Thierry.
Si l’agglomération est compétente en matière de développement économique, elle construit toujours les projets avec les communes
et leurs représentants, après avoir été étudiés en bureau communautaire. Cet accord préalable est inscrit dans le pacte de fusion,
dont le respect a beaucoup d’importance pour le président Étienne Haÿ.
Le projet évoqué par le maire n’en est bien entendu qu’au stade de piste :
• le porteur de projet ayant rencontré une seule fois le président et le vice-président Jean-Marie Turpin, lui-même élu de Château-Thierry, le 27 février dernier, 15 jours avant le confinement qui a gelé toute opération d’aménagement et d’urbanisme.
• un business plan a alors été demandé au candidat du projet de restauration rapide (hamburgers, tacos, kebabs, wraps, sandwiches...), non pas un kebab comme évoqué par le maire.
Une promesse de vente a été préparée par le service développement économique.
Elle permet de tester l’intérêt du candidat ainsi que la solidité du projet et est systématiquement conditionnée (dans les clauses suspensives) par l’accord de la commune «hôte» et du bureau communautaire.
Ce dernier élément, transmis par un service enthousiaste d’avoir trouvé un projet recherché depuis plusieurs années, a dû effrayer
le maire, ce qui est compréhensible.
Mais comme pour tous les projets communautaires construits auparavant, cette méthodologie est habituelle. Pour rappel, aucun projet communautaire ne sort sans accord préalable des maires et élus municipaux, ni sans celui du bureau communautaire.
Les 126 élus de la Communauté d’agglomération de la région de Château-Thierry sont issus des communes, les élus communautaires sont avant tout des maires, président et vice-présidents compris. Ils ont eu ces dernières années le sentiment qu’on les privait de leurs compétences. La loi NOTRe s’est appliquée, parfois avec fracas. Ils sont aussi devenus le réceptacle de la colère des citoyens, tout en développant le sentiment d’être abandonnés sur de nombreux sujets (la santé, l’accès à la justice, la fracture numérique...).
Ils sont pourtant le rouage vital de notre démocratie. Notre destinée est liée.
Sur la forme de la polémique, le président Étienne Haÿ regrette qu’un échange préalable ne se soit pas tenu avant la publication
de ce post, sur les réseaux sociaux.
Les échanges réguliers en cette période de crise auraient été autant d’occasions de clarifier des positions, des dossiers,
des problématiques hors champs du Covid-19.
Car c’est bien à cela qu’est utile l’agglomération aux communes, aux habitants et au territoire dans sa globalité. Et même
si l’ordonnance du 1er avril donne des pouvoirs plus étendus au président, il a fait le choix de ne pas les utiliser en poursuivant
les réunions de travail, de bureau et conseils communautaires en visio.
Les dernières semaines en témoignent. L’agglo a travaillé avec les communes, les informant chaque semaine de l’état de nos services
et de nos bénéficiaires, habitants de nos communes avant tout : EHPAD, soins infirmiers, aides à domicile, portage de repas, gardes
des enfants de soignants, assainissement, collecte de déchets, transport public...
L’agglo a répondu présent, dans chacune de ses 87 communes.
Cette énergie nous la mettons chaque jour au service du territoire. Elle s’est multipliée ces dernières semaines.
Le moment est idéal : c’est parce que nous vivons une période d’incertitudes qu’il est indispensable de retrouver de la sérénité et
de la capacité d’agir collectivement. De reprendre possession de notre destin.
Le temps des coopérations entre citoyens et institutions, de la mise en réseau, pour faire converger les habitants et les faiseurs
du territoire vers un destin commun, est arrivé. Fédérer et rassembler, les élus en premier lieu, mais aussi nos partenaires,
le monde associatif, les acteurs économiques, les institutions locales et surtout les habitants : voilà nos enjeux. Des villes aux bourgs,
nous sommes toutes et tous ce territoire que nous faisons vivre, que nous construisons, que nous aimons.
Loin d’être des concurrents, les communautés de communes ou d’agglomération sont avant tout des amortisseurs pour
les communes et des instances de coopération locale. Des instances ressources, qui au travers de leurs compétences,
leur accompagnement, loin des clivages politiciens, œuvrent chaque jour, à un service public local plus fort pour et avec les citoyens.
La Communauté d’agglomération et son président espèrent que les élus de Château-Thierry, notre ville centre, notre cœur, comprendront ce fonctionnement, cette façon de travailler. Car contrairement à une municipalité, une agglomération est
un équilibre, c’est la culture du compromis, chaque jour. Essentielle pour faire de notre Sud de l’Aisne un territoire de coopérations
et d’attractivité.
CARCT
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Association Domisiladoré, le président Rémi TURC (mardi, 12 mai 2020 22:49)
SANS VERGOGNE, LE MAIRE DE CHÂTEAU-THIERRY FAIT SON SCANDALE CONTRE UN KEBAB À LA NOUVELLE PISCINE CITELIUM.
Rafraîchissons-lui la mémoire.
Sébastien EUGÈNE proteste vigoureusement. Serait-il en butte à de basses manœuvres sans concertation d'Etienne HAY, président de l'agglomération, qui soutient ce projet ? Ses propres méthodes seraient-elles utilisées cette fois-ci à ses dépens ? Éprouverait-il à son tour ce qu'il impose depuis deux ans aux citoyens et aux défenseurs de l'ancienne piscine de Château-Thierry ? Quelle ironie du sort !
Sur le fond :
Céder un terrain pour installer un kebab près de la nouvelle piscine Citélium, c'est au-delà des principes du maire. Beurk ! De la malbouffe près d'un équipement sportif, c'est impensable !
Il vilipende aussi une vente à la découpe d'un bien public au nord de la ville. D’abord, informons-le que c'est un lotissement public mené dans ce seul but.
Mais le maire oublie surtout qu'il fit la même chose au (à son ?) terrain de l'ancienne piscine (architecture reconnue de style international accessoirement condamnée au passage) pour y loger de la restauration bas de gamme, grasse, industrielle et surgelée, pouvant s'implanter ailleurs qu'à la place d'un équipement sportif. Bis repetita placent.
Remarquons les thuriféraires du maire et les adeptes des restos de chaîne se déchirant sur sa page sur l'opportunité de telle ou telle enseigne : "Je préfère Léon de McDo. – Ah non, j'exige Pizza O'Tacos, ça manque à Château-Thierry !"
Les mêmes se sont déjà exprimés chez nous pour ou contre "Popeyes Bureau Burger".
Sur la forme :
Lors du conseil municipal du 20 septembre 2018, Sébastien EUGÈNE avait fait passer l'ignominie (ses trois boîtes à chaussures en bord de Marne, à la place de l'ancienne piscine) en l'enrobant grâce à la promesse d'une crèche (qui ne se fera évidemment pas). Amadouée, l'opposition s'est abstenue. Qui refuserait une crèche ? Le maire sait bien rappeler aujourd'hui qu'il n'y a eu aucun vote contre. Ce n'est pas un hasard. Que d'énergie et de déclarations péremptoires déployées pour défendre le projet de malbouffe de BBFD dont la demande de permis de construire avait été déposée en cachette le 3 septembre 2018 !
Quelle courte mémoire !
Sans une once de réflexion ni d'égard pour les souhaits des habitants, le vote en conseil ce jour-là fut irrégulier (plus de votes que de votants) avec, à la clé, l'aliénation express d'un bien public et l'information insuffisante sur les conditions de la vente. Quid des conditions suspensives, du désamiantage à la charge du contribuable et grevant sévèrement les 700 000 euros du produit de la vente ? Que d'autocongratulations à l'époque chez les meneurs de cette infâmie !
Quant au refus répété de communiquer le compromis de vente aux élus et aux citoyens, la CADA (commission d'accès aux documents administratifs) a donné raison à l'association Domisiladoré. Les actes notariés concernant un bien public, cachés par le maire, doivent être rendus publics. Mais il s'obstine à l'ignorer.
Bref, ce scandale pour un kebab, que le maire aurait pu nous vanter à l'ancienne piscine pour équilibrer son budget avant les élections, est ridicule.
Politique de girouette au jour le jour.
À moins qu'affleurent dans cette polémique opportuniste d'autres idées moins reluisantes contre lesquelles nous nous élevons également. L'ancienne piscine accueillait tous les citoyens, sans distinction de race ou de religion.
Avançons, en concertation, pour le bien de tous.