Une quarantaine de participants ont fêté la Saint-Vincent, patron des vignerons, samedi 25 janvier, dans la salle communale de La Chapelle-Monthodon, commune déléguée de Vallées-en-Champagne.
Ce rendez-vous incontournable de début d’année était à l’initiative de l’association viticole valcampanienne, présidée par Benoît Roulot.
Un rendement moyen de 11 200 kg
Le président s’est réjoui de célébrer cette quatrième Saint-Vincent avec les participants. Comme à l’habitude, Benoît Roulot a fait
un retour sur une année viticole 2019 « qui ne fut pas facile encore une fois pour notre commune ». Les viticulteurs ont eu à faire face
à des gelées printanières, puis à un épisode caniculaire en été, entrainant un échaudage important. Malgré cela, les raisins ont atteint « une maturité exceptionnelle » grâce aux températures du mois d’août associées à quelques pluies.
« Les années se terminant par un 9 ont pour réputation d’être de grands millésimes, lance le président Roulot, seul l’avenir nous le dira.
Nous atteindrons un rendement moyen de 11 200 kg contre une appellation à 10 200
kg. »
Expéditions en baisse sur la
France
Benoît Roulot a évoqué les expéditions de champagne dont le bilan est moins positif et atteint seulement les 298 millions
de bouteilles. « Le marché français reste le point noir avec 4,5% de baisse, explique Benoît Roulot, contre 0,4% de hausse pour l’Europe
et le grand export. » Pour le président de l’association, ce constat est dû
à la baisse de la commercialisation des vignerons et à la forte concurrence des effervescents étrangers. « Cette situation nous oblige à repenser
notre modèle de communication, poursuit Benoît Roulot, l’un des premiers défis du syndicat vise à renforcer la désirabilité du champagne par le biais
de campagnes de communication. »
Contre les ZNT
L’impact de la viticulture sur l’environnement est un sujet qui fait débat. « L’avenir est dans la qualité et la protection de notre environnement pour les générations futures, souligne le président Roulot, à l’heure des ZNT, zones de non traitement, il est important
de poursuivre nos efforts pour améliorer nos pratiques et instaurer un dialogue serein avec les riverains. Nous avons exprimé notre opposition
à l’instauration des ZNT et nous sommes en discussion avec le
gouvernement. »
Le broyage des sarments de vigne, qui permet de rendre à la terre ce qu’elle a produit, pratiqué près des habitations alors que
les coqs sont encore dans les bras de Morphée, devrait être également un sujet faisant partie du dialogue serein.
Échange 1 mois sans alcool contre 12 mois avec modération
Benoît Roulot a indiqué à l’assistance que le président du syndicat général des vignerons, Maxime Toubart, s’est positionné comme
le porte-parole de la profession devant le Président de la République, Emmanuel Macron, lors du passage de ce dernier à Épernay
en novembre dernier. « Maxime Toubart a exprimé son opposition au mois sans alcool en échange de douze mois avec modération,
ce qui a été accepté par notre président, et la poursuite de la bataille contre le projet de taxation des vins mousseux français par Trump. »
« Notre filière viticole n’a pas à subir les différends entre Airbus et Boeing, tempête Benoît Roulot, je tenais à évoquer ces deux sujets
car nous avons un président de syndicat dynamique, qui se bat chaque jour pour
l’avenir de la Champagne et du champagne. »
Une dégustation à
l’aveugle
Depuis l’arrivée, il y a quatre ans, de Benoît Roulot à la présidence de l’association viticole valcampanienne, un « amusement » est proposé aux participants lors de la Saint-Vincent. Cette année, ces derniers ont eu droit à une dégustation à l’aveugle de quatre vins effervescents français, comme par exemple un effervescent du Val de Loire fait d’un assemblage « en majorité de cépage Chardonnay avec un petit peu de cépage Chenin blanc ».
La soirée s’est ensuite poursuivie par un repas.
DB
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