Saint-Eugène. Le projet d’une nouvelle caserne de pompiers est dans les tuyaux

Une nouvelle caserne de pompiers va enfin voir le jour à Saint-Eugène. Attendue depuis vingt ans, l’Arlésienne est cette fois-ci dans les tuyaux.

Il n’y a cependant pas le feu : Budgétisation du projet, nomination d’un architecte,

appel d’offres, la procédure va être longue et du coup, le bâtiment ne sortira pas

de terre en 2020.

Caserne en second appel sur Château-Thierry

À Saint-Eugène, la traditionnelle cérémonie de la Sainte-Barbe s’est déroulée samedi 11 janvier en fin d'après-midi et a débuté

par la célébration de la patronne des soldats du feu. Jean-Christophe Bonnemain, vicaire de la paroisse Notre-Dame des Trois Vallées,

a accueilli la « grande famille » des pompiers en l’église joliment décorée et illuminée par la municipalité. À l’issue de la célébration,

le jeune vicaire est sorti de l’église, goupillon en main, et a béni les trois véhicules des sapeurs-pompiers, stationnés devant le lieu saint.

« Du jamais vu » pour Pascal Le Cornec, le patron de la caserne, dont l'effectif est de dix-sept sapeurs-pompiers bénévoles, quatorze hommes et trois femmes. « Allez les jeunes ! » a commenté l’abbé Henri Gandon sur les réseaux sociaux. Ce dernier, qui a œuvré pendant dix ans dans la paroisse, coule désormais une « retraite » paisible dans le Marlois.

Comme à l’habitude, le lieutenant Le Cornec a retracé le bilan d’activité de l’année écoulée dans la salle des fêtes du bourg. Le centre

de première intervention (CIP) de Saint-Eugène a effectué 183 interventions en 2019, réparties en 168 secours à personnes,

11 sorties sur des incendies et 4 renforts en dehors du secteur. Le nombre de secours à personnes a grimpé avec l'acquisition

d'une ambulance.

Depuis début 2019, la caserne assure les interventions en surnombre sur Château-Thierry. On parle alors de départ en second appel.

« Nous avons déjà effectué quatre ou cinq interventions en plein centre de Château-Thierry, souligne Pascal Le Cornec, cela valait le coup

de se battre pour Saint-Eugène. »

La commune donne un terrain pour la construction de la caserne

Le bâtiment de la nouvelle caserne sera construit sur l’ancien terrain de jeux communal. Celui-ci se situe à quelques mètres du CIP actuel. « Nous donnons le terrain afin que le projet aboutisse. » souligne Jean-Marie Houdant, maire du bourg.

Il y a vingt ans, le Service départemental d’incendie et de secours de l’Aisne (SDIS) proposait un « deal de démarrage », comme l’explique dans son discours, Anne Maricot, conseillère départementale du canton d’Essômes-sur-Marne : « Le SDIS construisait

une caserne de pompiers à Trélou-sur-Marne et puis, comme il y en avait une deuxième à faire, la communauté de communes du canton

de Condé-en-Brie construisait l’autre à Saint-Eugène. Le problème c’est que la caserne de Saint-Eugène n’a toujours pas vu le jour à l’heure actuelle et que nous allons bientôt faire des travaux à Trélou-sur-Marne, car il y a longtemps qu’elle est finie. »

Pour la conseillère départementale, « c’est une Arlésienne, mais nous avons énormément travaillé sur ce dossier. L’État peut aider

les communautés de communes si elles construisent une caserne de pompiers. Par contre, l’État ne peut pas aider directement

les SDIS sur ce type de construction ».

Du coup, le président de l’Agglo de Château-Thierry, Étienne Haÿ, « souhaitant que cette décision administrative ne soit pas

une spécificité du Sud de l’Aisne, mais concerne l’ensemble du territoire de l’Aisne, la Communauté d’Agglomération de la région

de Château-Thierry a alors  décidé de prendre en charge le projet de Saint-Eugène ».

Anne Maricot poursuit : « Le service départemental voulait au départ déplacer la caserne sur Condé-en-Brie. C’était logique, les interventions partent du centre. Mais c’était également logique de dire que les interventions des pompiers de Saint-Eugène se font sur Condé-en-Brie et Crézancy et que Saint-Eugène est situé au centre. Le nouveau colonel du SDIS a été tout à fait réactif à nos propos et à nos explications,

si bien que cette décision de maintenir et de reconstruire la caserne a été actée par le SDIS en juillet. »

Une opération blanche pour l'Agglo

Anne Maricot a détaillé les étapes du projet : « Il faut monter un dossier de subventions. Vous savez que nous sommes en période électorale. J’aurais aimé que le projet de la caserne évolue en 2020, malheureusement, ce dossier n’était pas dans le pacte de fusion édité en 2017

lors de la fusion des communautés de communes. À l’époque, les communautés de communes ont listé les dossiers sur lesquels

elles s’étaient engagées et qui devaient être terminés avant. La caserne de Saint-Eugène n’était pas dans le pacte de fusion et le président Haÿ

ne peut pas aller contre ce pacte.

J’ai vraiment bon espoir que la caserne va être budgétée en avril 2020 par la communauté d’Agglo. L’Agglo va certes budgéter, mais va pouvoir percevoir les subventions. La part qui va être payée par l’Agglo sera déduite des cotisations du SDIS pendant dix ans. Pour l’Agglo, c’est donc

une opération blanche. Nous pourrons budgéter la caserne en 2020, mais avant cela il y a les élections. Tout le monde s’est engagé, le colonel

du SDIS, la commune de Saint-Eugène qui a donné le terrain, cela va dans le bon sens.

Ceci dit, la phase d’étude va être plus longue que les travaux. J’espère être là en 2021 pour l’inauguration, et cela sera un réel plaisir. »

La fin de la cérémonie a été consacrée à la remise des diplômes, attestations et promotions, ainsi que d'une médaille d’honneur.

DB