La baronne Marie de Baye (1859-1928), une grande mondaine et poétesse :
Une conférence animée par Jean-Jacques Charpy se déroulera, vendredi 15 novembre
à 20h30, à l’Espace Loisir Culture, salle Barbara, 28 Faubourg de Paris à Montmirail
dans la Marne. L'entrée est
libre.
Elle est née dans le milieu bourgeois de Constantinople en 1859. Son père était un banquier d’affaires. Elle est venue à Paris avant sa communion et y a suivi ses études. C’est à cette période que remontent les plus anciens documents retrouvés la concernant.
Son mariage, sous contrat, en 1877 avec Joseph de Baye a été très certainement négocié
par les parents, les uns apportant une rente, les autres un titre aristocratique.
Dans les premières années de leur union, elle a suivi avec intérêt les travaux de son époux
et a partagé plusieurs voyages à l’étranger (Suède, Russie). Elle a mis au monde deux filles, Marie-Louise (1879) puis Yolande (1887).
Marie de Baye aimait le style Empire dont elle a meublé son hôtel particulier et, si l’on en croit Paulin Paris, la musique et le dessin. Sous l’influence de ses sœurs, Mmes de St Jean Lentilhac et de Quélen, elle a pris progressivement goût à la vie mondaine et a joué de la presse, s’éloignant ainsi de sa belle famille avec qui les liens étaient ténus.
Son impossibilité de séjourner au château de Baye de 1892 à 1906, son époux étant déshérité par sa mère, a contribué à amplifier
la rupture. Elle a été hébergée chez les de Villiers à Vauchamps ou les Mejanès à La Chapelle-sous-Orbais pour que ses filles puissent voir leur grand-mère à Baye.
C’est au tournant du 20e siècle qu’a débuté pour la baronne la fréquentation du milieu littéraire de la poésie et qu’elle a créé
son salon dans son hôtel parisien après avoir publié son premier recueil en 1896. Celui-ci s’est régulièrement tenu jusqu’au premier conflit mondial. On y trouvait son amie Jeanne Mette, l’épouse du poète Catulle-Mendès, mais aussi Sully-Prudhomme, François Coppée et plus tard, vers 1910, les Rostand. Les mondanités de la baronne et les suites du mariage de l’aînée en 1902 ont provoqué de sérieuses tensions au sein du couple.
Après la guerre, la baronne a gardé des contacts avec le monde des poètes autour des Hérédia, des Malateste et elle a financé
un prix de quatrains de la Société des poètes français. L’un de ses derniers poèmes, avant sa maladie, est écrit le 21 septembre 1927
à Douaumont (Meuse). Yolande a prolongé son œuvre jusqu’en 1932-33.
Dès septembre 1914, Marie de Baye s’est engagée aux côtés de sa fille comme infirmière et a financé les ambulances gérées
par Yolande jusqu’à celle de Saarbrücken de 1919 à 1924. Elle a ainsi suivi celle-ci tout au long du conflit et tout en aidant sa fille ainée,
mère de trois enfants dont l’un d’eux a été fort malade.
L’après guerre a été marqué par une vie plus sage. On note son action auprès de sociétés patriotiques mais, sans toutefois délaisser
les mondanités et le soutien aux actions de sa fille cadette. Elle a dû s’occuper de son époux à son retour de Russie, en 1920,
non sans l’aide de Yolande.
La baronne s’est éteinte d’un cancer à la clinique de Neuilly-sur-Seine après plusieurs mois de soins. Elle repose au cimetière des Longs Réages de Meudon dans le caveau familial des Oppenheim, signé de l’architecte Paul Déchard, monument qui aujourd’hui semble
bien abandonné.
Jean-Jacques Charpy
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