Trois agriculteurs du sud de l’Aisne et du sud-ouest de la Marne, adhérents de la coopérative Vivescia basée à Dormans dans la Marne, fournissent
du blé pour la marque LU.
Parmi eux figure Olivier Picart, agriculteur à La Chapelle-Monthodon, commune de
Vallées-en-Champagne.
« Ma coopérative participe au programme LU’Harmony qui veut promouvoir
une culture du blé plus respectueuse de l’environnement et de la biodiversité locale » explique Olivier Picart, « Vivescia Dormans avait un certain nombre de tonnes de blé LU’Harmony à placer chez ses adhérents. J’ai donc signé un contrat pour la première fois cette année. »
Des contraintes
Le cahier des charges est strict. Olivier Picart a dû semer une variété biscuitière de blé -FRUCTIDOR- imposée par LU. Les insecticides sont interdits ainsi que quelques fongicides. « Je n’ai pas fait d’insecticides et je n’ai pas utilisé de fongicides, surtout que cette année
il n’y a pas beaucoup de maladie » assure le valcampanien, « Il ne faut pas utiliser, ou alors peu, de régulateurs de croissance et
de raccourcisseurs. Je n’en ai pas fait, comme cela c’était encore plus simple.
»
Lors de la moisson, le matériel agricole, moissonneuse et benne, devra être propre. En effet, le blé LU ne doit pas être au contact d’autres variétés céréalières. La récolte sera stockée à la ferme dans une case bétonnée spécialement dédiée à la production LU’Harmony. La coopérative Vivescia procèdera à l’enlèvement du blé au mois d’octobre et convoiera celui-ci directement chez LU
dans des camions spéciaux.
Autre contrainte pour Olivier Picart, celle de réserver chaque année 3% de ses champs de blé à des fleurs mellifères pour
attirer et nourrir les abeilles et papillons.
Des contreparties
La charte LU’Harmony assure à l’agriculteur une meilleure valorisation de sa production. Olivier Picart percevra une prime
variétale et une prime de stockage.
Un beau terrain de jeu
Aux portes du bourg, Olivier Picart a dédié une parcelle à une jachère mellifère. Les promeneurs trouvent cela joli. « Nous devons semer certaines variétés de fleurs » note l’agriculteur, « Il y a 20% de trèfle d’Alexandrie, 20% de trèfle de Perse, 25% de phacélie, 15% de trèfle Incarnat, 15% de sarrasin et 5% de bleuet des champs. »
Attractive et nourricière, la zone fleurie fait le bonheur des insectes pollinisateurs. La charte LU’Harmony préconise, bien
que cela ne soit pas obligatoire, l’installation de ruches sur les jachères. Du coup, Olivier Picart a fait appel à un ami apiculteur. Ce dernier est venu poser une ruche mi-juillet. Le pied ! A
l’abri du vent, près d’un bosquet, les abeilles peuvent ainsi vaquer à leur occupation favorite.
Si ce programme LU'Harmony ne va pas rendre les biscuits meilleurs, il est néanmoins l’occasion de promouvoir une agriculture raisonnée et corriger l’image de l’agriculteur pollueur.
DB
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