Nids-de-poule, absence de marquage au sol, chaussées non entretenues, affaissements... Vous en avez assez de ces routes en mauvais état qui empêchent de conduire de façon optimale ? Vous pouvez recenser ces axes dangereux sur un site Internet dédié, créé par l'association "40 millions d'automobilistes" : jaimalamaroute.com.
Avec plus de 11 000 kilomètres d'autoroutes, près de 10 000 kilomètres de routes nationales et plus de 970 000 kilomètres de routes départementales et communales, la France possède le plus important réseau routier d'Europe. Mais tous ces axes ne sont pas forcément en bon état. La plateforme collaborative vise à "mettre en lumière la dégradation du réseau routier", et à interpeller les pouvoirs publics sur ce problème. Les données récoltées serviront à créer une carte de France des routes les plus dégradées.
RD203 : une voie vieillissante
Dans le Sud de l’Aisne, la route départementale RD203 est un axe majeur, notamment pour les habitants du bourg de La Chapelle Monthodon. Elle permet de rejoindre la RD20 en direction de Condé-en-Brie. Les rives de cette voie sont dégradées depuis de très nombreuses années. Il faut dire aussi que cette route n’est plus tout à fait adaptée à la circulation d’aujourd’hui. Une circulation intense, des engins agricoles de plus en plus larges et de plus en plus lourds mettent chaque jour un peu plus les rives à mal. Une réfection provisoire est bien quelquefois pratiquée par la voirie départementale de l’Aisne : des pansements sur une jambe de bois… « L’entretien des routes du Sud de l’Aisne n’a jamais été une priorité ! » note une habitante du territoire. « Quand les touristes rentrent chez eux, ils se souviennent plus de l’état désastreux des routes que des paysages » renchérit un habitant de la commune nouvelle de Vallées-en-Champagne.
Le réseau qui rame
Le site du Conseil départemental nous apprend que L’Aisne compte un réseau routier départemental de 5 467 kms. Pour gérer au mieux l’entretien
du dit réseau, les routes sont divisées en 2 catégories : réseau prioritaire et réseau secondaire. Cela permet au département de définir ses priorités en fonction des possibilités
budgétaires et de l’urgence de l’intervention. Après le passage d’une perturbation, la RD203 ne fait sans aucun doute pas partie de l’un de ces réseaux. Elle rejoindrait plutôt le réseau de la
téléphonie mobile et de l’internet : le réseau qui rame.
En 2013, 2 lanceurs d’alerte odoniens avaient interpellé par courrier le Conseiller général du canton de Condé-en-Brie sur l’état lamentable des rives de la route. Ce dernier, reconnaissant le bienfondé de la teneur de la lettre, s’était empressé de renvoyer la patate chaude vers le chef de l’antenne de la voirie départementale de Château-Thierry. Le Conseiller général demandait au responsable de l’antenne d’aller chercher des sous (sans doute à Laon) pour effectuer les travaux nécessaires... On connaît la suite.
C’est au tour d’Anne Maricot, Conseillère départementale de l’Aisne (canton d’Essômes-sur-Marne) d’être maintenant sollicitée par un habitant de la commune historique de La Chapelle Monthodon. Bruno Lahouati, maire de la commune nouvelle de Vallées-en-Champagne a, quant à lui, interpellé la direction de l’antenne de la voirie de Château-Thierry sur l’écoulement défaillant des eaux de ruissellement dans le seul fossé existant le long de cette route. Nous voulons bien admettre que l’argent fasse défaut pour la réfection des routes ; des personnes, au nombre de 400 selon le Conseil départemental, sont néanmoins bien présentes pour effectuer notamment des opérations de curage de fossés et débouchage d’aqueducs. « Nous allons aller les chercher par la peau du c… ! » s’énerve une odonienne. DB
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